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Une « réserve » d’un milliard d’euros en cas d’impact négatif du Mercosur

La Commission européenne concrétise une rumeur de compensation qui avait braqué le monde agricole.

La Commission européenne a confirmé 21 janvier préparer une « réserve d’au moins un milliard d’euros » pour soutenir les agriculteurs en cas d’impact négatif de l’accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur.

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Les agriculteurs européens sont vent debout contre cet accord scellé par Ursula von der Leyen avec le Mercosur en décembre en Uruguay, mais qui doit encore être approuvé par les États membres au sein du Conseil, puis ratifié au Parlement européen. La France s’oppose à cet accord.

Pour tenter de répondre aux critiques, la Commission prépare une « réserve d’au moins un milliard d’euros », susceptible d’être mobilisée en faveur des agriculteurs, « dans le cas improbable où notre secteur agroalimentaire subirait un impact négatif » de l’accord avec le Mercosur, a déclaré un porte-parole de la Commission, Olof Gill.

« L’objectif est de constituer une sorte d’assurance pour nos agriculteurs et nos zones rurales. Nous ne pensons pas qu’elle sera nécessaire en raison des protections que nous avons intégrées » dans l’accord noué avec les pays du Mercosur, a-t-il affirmé devant la presse à Bruxelles.

Intégré au prochain cadre financier pluriannuel

Selon ce porte-parole, cette réserve serait intégrée au prochain cadre financier pluriannuel 2028-2034 de l’Union européenne. Ce « filet de sécurité » d’au moins un milliard d’euros pour les agriculteurs avait été mentionné le 16 janvier par le commissaire européen chargé du Commerce, Maros Sefcovic, lors d’un débat avec des eurodéputés sur le Mercosur.

L’accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay, devrait notamment permettre à l’Union européenne d’exporter plus facilement ses voitures, machines, produits pharmaceutiques ou du vin. De l’autre côté, il faciliterait les exportations sud-américaines de viande, sucre, riz, miel ou soja.

L’opposition ne faiblit pas

Si la Commission anticipe l’application de l’accord, les opposants ne baissent pas les armes. Ce mercredi 22 janvier 2025, des tracteurs sous bannière FDSEA et Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin et du Haut-Rhin se sont mobilisés à Strasbourg au pied du Parlement européen accompagnés de plusieurs représentants d’organisations de filière.

Parmi elles, la Fédération nationale bovine (FNB) représentée par Patrick Benezit qui s’est exprimé dans un communiqué. « Tous les élus politiques doivent choisir de préserver l’élevage européen et son modèle durable et de stopper les plans dévastateurs de la commission », a-t-il demandé. « Nous attendons que la France exerce son droit de veto auprès du Conseil européen, forte du soutien de tous les Parlementaires européens ! » Le Copa-Cogeca et le Ceja, représentant notamment des organisations agricoles européennes ont eux aussi participé à cette action.

Du côté du Parlement français, une résolution déposée à l’automne par le groupe La France Insoumise pour « refuser la ratification de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur », sera examinée à l’Assemblée nationale le 29 janvier prochain. Elle exhorte notamment le gouvernement à s’opposer à la Commission européenne et tout contournement des Parlements nationaux pour la ratification définitive du texte.

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